« Je voulais tourner La Mélangite à Sète et à Venise, en couleurs et en costumes. “Tout ça, c’est trop cher,” me dit Beauregard, à qui Demy m’avait présentée. “Faites un petit film en noir et blanc qui ne coûte pas plus de trente-deux millions”. J’ai immédiatement pensé tourner à Paris et en une journée (économie de voyages et de défraiements, de costumes et de complications).
J’ai imaginé un personnage marchant dans la ville. J’ai pensé au maître de Jacques le Fataliste. Il est devenu une chanteuse déambulant dans Paris, affolée par la peur du cancer. Souvent accompagnée par sa gouvernante fataliste, Cléo attend le résultat d’une analyse médicale. La peur la réveille.
“Tout le monde me veut, personne ne m’aime,” dit-elle. »
Festival de Cannes 1962
Cléo de 5 à 7 est sorti en février 1962 et Corinne Marchand faisait sensation. La musique de Michel Legrand et la chanson Sans toi touchaient le public. On est tous allés à Cannes. Notre succès à Cannes, vécu avec innocence et émerveillement, a fait connaître le film dans le monde entier et j’ai été invitée partout. »
Agnès Varda